Latcho Drom

Michèle Arnaud

L’histoire. 

Ils sont d’éternels vagabonds, on les nomme les « Tsiganes », les « étrangers de l’intérieur », les « voyageurs de l’ombre », les « gitans des steppes » ou bien encore les « Manouches »… Leur existence, native du mystère, est marquée par l’incompréhension. Souvent perçus comme les parias de la société, ils forment une minorité condamnée au rejet du fait de leur marginalité. Latcho Drom  est la route empruntée par Nouk, une jeune fille de 16 ans. Elle vit alors ses premières années de femme à Nantes, partagée entre l’amour qu’elle porte pour Luis, un révolutionnaire espagnol, et la guerre de 39-45. L’histoire se poursuit à travers la descendance de Nouk... Moïse Noël, son petit fils, comprend, avec l’aide de sa mère, qu'il est héritier des funambules de l’errance. Il rejoint ces derniers mais sa foi grandit. Il se découvre une vocation religieuse qui l'éloigne du monde du voyage. Pour ne pas rompre avec ses attaches, il devient un prêtre dévoué à leur cause, luttant contre l’injustice ainsi que la pauvreté. On reconnaît dans ce roman l’empreinte de Michèle Arnaud, auteur engagée contre toutes les formes de ségrégation. La voix est ici donnée à une population malmenée par les préjugés. Ce récit, inspiré par la vie du Père Christophe Sauvé, aumônier et défenseur nantais des gens du voyage, nous en rapproche. Latcho Drom, une invitation à l’écoute et peut-être à la réconciliation entre deux modes de vie simplement différents… pour que les souvenirs ne soient pas tâchés par la méconnaissance et que nous apprenions à dépasser nos préjugés. 

A propos des gens du voyage : quelques mots de Christophe Sauvé.

Déclaration à Ouest-France, le 10 mars 2009 : « Les gadgé [ceux qui n'appartiennent pas à la communauté des Gitans] ne connaissent rien à notre histoire. Nous, on est au mémorial des inconnus ».

Extraits du livre, quelques sélections. 

« Oh nous, les Manouches ! Qui se soucie de nous ? On ne compte pas, en guerre ou en paix, on va notre route. »

« Une vague de regret de l’absent et de la liberté qu’ils partageaient la fait frissonner. Elle hait soudain ces murs-prisons et ces gens qui chaque matin retrouvent le même horizon et s’en contentent. »

Émilie Méry