vient de paraître
Ils reviendront jeudi. Avant ce n’est pas possible, ils travaillent. Je dois aller jusqu’au bout. Je n’ai pas d’autre choix. C’est ce que je voulais. Me débarrasser de la maison. La vendre. Je me rappelle mes mots : on fera comme tout le monde, trier, jeter et vendre. Comme c’est curieux parfois, les mots, on les prononce avec un tel accent de vérité que rien ne peut nous en faire douter, puis un jour avec un léger haut-le-cœur, on se rappelle les avoir dits, ces mots qui sont comme des cailloux, des blocs de béton, vendre, casser, détruire, raser, nettoyer, pas de trace, pas de souvenir, pas de passé. Comment ai-je pu dire des choses pareilles ?
Avec une écriture douce, posée, qui capte les mouvements de l’âme, Anne Richet nous fait entendre la voix de Jean, brouillée par le ressassement du passé et les murmures d’une maison qui survit à son enfance : la fuite d’un père, le souvenir d’une mère qui vient de mourir, l’incompréhension du frère. À quoi bon conserver ces murs, il faut vendre. Seule Sarah donne un peu de lumière et de fraîcheur à la lente dérive du temps, mais n’est-elle pas une chimère ?
La maison n’est pas à vendre est le premier roman d’Anne Richet.
La maison n'est pas à vendre
Anne Richet
Lire le début : Maison_pas_vendre_extraits
Parution : mars 2012
Collection « L’Ancolie »
Prix : 17,50 €
15 x 22 cm, à la française
224 pages
9782842315283